La petite dernière à Kien Kleang

 

Srey Mi à Kien Kleang

Srey Mi

Un matin, elle était là. Tout simplement. 

Srey Mi, bientôt 7 ans, a posé son sac de cailloux sur le devant de la porte et est entrée dans la chaleur du giron de nounou Srey.

Srey Mi est la petite fille de son amie. En 1979, une rencontre sur la route entre Battambang et Phnom Penh au retour de 4 ans de terreur a forgé un lien entre les fillettes d’alors,  que les années n’ont pas gommé.

Srey Mi vit dans un village à 20 kms de Phnom Penh, ses deux soeurs travaillent dans le textile on ne sait pas trop où. Sa mère est seule, usée, dépassée, malmenée, pauvre, si pauvre qu’elle a envoyé sa fille chez un voisin, et Srey Mi lave, récure, frotte, lessive. 

Alors, sa grand mère a appelé nounou Srey, au nom d’un chemin vieux de 34 ans.  

A Kien Kleang, pas d’intégration, pas d’accueil personnalisé, pas de projet individualisé, on vient, et on trouve une place. 

Entre nounou Srey et sa fille, Srey Mi a étendu sa natte, roulant en boule sa fatigue, comblant le creux de son ventre de grosses cuillères de riz qu’elle ne parvient jamais à terminer. 

Elle dit : « J’aime bien être là, aller à l’école, je suis bien ici ». 

            Un matin Srey Mi était là. Tout simplement.Srey Mi arrivée à Kien Kleang

Srey Mi à Kien kleang

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