Entre Kampot et Phnom Penh

Les écouteurs du walkman plantés dans mes oreilles, le net-book sur les genoux j’essaie de me caler tant bien que mal alors que le bus me ramène de Kampot à Phnom Penh ; c’est un cocktail inédit qui s’invente au rythme des tableaux verts qui défilent. Au-dessus du chauffeur toujours un écran, pour la première fois depuis un mois et demi de vadrouille, d’itinéraires avec la Soria compagnie, voilà qu’on a droit à « Titanic » en version Khmer. Alors que j’écoute Mozart et l’andante K467II, le bus évite les ornières, les nids de poule, parfois freine sérieux lorsque vaches ou buffles traversent. Tous ces mouvements forment une houle qui mêlée aux notes du piano me donne envie de sourire, l’instant est plus rigolo qu’insolite. Cet andante de Mozart a servi de générique pendant plus de trente ans pour une célèbre émission de France Inter, je l’ai tant de fois entendu et jamais ne m’en suis lassé. Lorsque je quittais Saint-Christoly après mon service de nuit au journal Sud-Ouest, aussitôt sorti du parking j’écoutais Macha Béranger sur la route du retour, je me régalais des histoires des sans sommeil, là aussi j’avais droit à des mélanges délicieux savamment offerts par la voix de Macha et son timbre de fumeuse,  entre wash-board et vieux sax fatigué, le tout ponctué par le clac si particulier de son Dupont à chaque cigarette qu’elle allumait. « Allô Macha » était mon petit concert de blues en guise de retour au bercail. Toujours Titanic au-dessus du chauffeur, et dans mes oreilles Youn Sun Nah et ses élégantes  « favorite things », il me semble regarder les gestes d’une danseuse. D’ici quelques instants le bus devrait faire une pause.

Vingt-minutes d’arrêt sont les bienvenues, on y mange souvent bien dans ces petites halles en bord de route, pour le coup c’était une soupe au bœuf, parfumée comme il faut sur laquelle j’ai versé quelques gouttes de citron vert. Le thé chaud est déjà posé sur la table, on vous amène un  verre rempli de glaçon dans lequel on le verse. 5000 riels, un petit peu plus d’un dollar. Au-dessus du chauffeur c’est devenu la catastrophe, le bateau coule, les passagers paniquent, en khmer c’est encore plus difficile d’y croire. C’est reparti, encore une heure et demie de route, de paysages et de coups de klaxon. Les contreforts du Bokor ont laissé place aux rizières, novembre est la période où l’on récolte le riz.

Mon ami Chico n’aura fait qu’une brève étape à Kampot, il sera allé saluer pèr

e et mère puis reparti vers le Ratanakiri retrouver sa femme et sa fille. Nous n’avons pu nous dire au-revoir ce coups-là, j’attendrai janvier pour le retrouver. 

loloh

 

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